Avec 35 000 logements vendus au premier trimestre, le marché immobilier du neuf poursuit sa dynamique positive, dopé par le PTZ et le dispositif Pinel. Mais l’insuffisance de l’offre pèse sur les prix qui augmentent de 5,1 %.
Les ventes des logements neufs progressent depuis 10 trimestres !
Depuis le dernier trimestre de l’année 2014, correspondant au début de la mise en place du dispositif Pinel, le marché du logement neuf affiche une pente ascendante. En 2016, il affichait même un record de 125 058 ventes, la meilleure de la décennie, en très léger retrait par rapport à 2007 à plus de 127 000 unités. Au moment où Richard Ferrand, le ministre de la Cohésion des Territoires, prend ses fonctions, la Fédération des Promoteurs ne manque pas de lui rappeler la bonne tenue du marché actuel, la puissance du PTZ et du dispositif Pinel mais aussi son mécontentement sur l’immobilier dans l’ISF.
Chiffres clés
- 125 058 ventes en 2016.
- 102 538 ventes en 2015.
- 86 950 ventes en 2014.
- 115 285 ventes en 2010.
+ de 35 000 ventes, un bon premier trimestre 2017
Par rapport au premier trimestre 2016, 30 804 ventes, le premier trimestre 2018 affiche une progression de 13,8 % avec 35 059 ventes. La vente aux particuliers comme les ventes en bloc aux investisseurs institutionnels progressent. Seules les résidences avec services stagnent à 1 400 unités. Outre l’augmentation de la population et la décohabitation, plusieurs facteurs expliquent ce bon résultat :
- Des taux d’intérêt toujours bas.
- Le PTZ bien calibré.
- Le dispositif Pinel assuré jusqu’à la fin de l’année.
Bon à savoir
L’équilibre entre accédants et investisseurs est presque parfait : 13 881 ventes (49 %) aux accédants, 14 612 (51 %) aux investisseurs
Effritement de la croissance, baisse de l’offre... des signes de tension
L’Observatoire de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI) constate néanmoins deux signes indicateurs de tension :
- Un ralentissement de la croissance des ventes par rapport à la croissance de ces derniers mois qui reflète la fragilité du marché.
- Une décélération des mises en vente qui se traduit par une baisse de l’offre commerciale : 90 935 logements disponibles fin mars, soit 9 mois de vente. Or, un délai de 12 mois est considéré équilibré et sain.
Une forte hausse des prix immobiliers du neuf : 5,1 %
Conséquence du déséquilibre entre une demande soutenue et une offre réduite sans oublier la surenchère foncière, le prix d’un logement neuf augmente. Il se situe à 4 177 €/m² en moyenne, soit 5,1 % à époque comparable en 2016, se répartissant ainsi :
- 4 975 € / m² en Île-de-France (+ 7,3 %).
- 3 766 €/m² en province ( +3,2 %).
La hausse se fait sentir sur tout l’Hexagone, à l’exception de Rennes, seule métropole régionale à afficher une baisse de 1,2 %. Parmi les augmentations spectaculaires :
- Lyon : + 6,4 % à 4 154 €/m²
- Nice : + 5,7 % à 5 405 €/m²
- Nantes : + 5,4 % à 3 876 € /m²
- Bordeaux : + 4,3 % à 3 759 €/m²
La compétition acharnée que se mènent les propriétaires de terrains et les nombreux recours qui rallongent les délais de production concourent à la hausse des prix. D’où notre bataille incessante pour inverser la fiscalité des terrains pour éviter la rente foncière ».
Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI
Les requêtes des promoteurs à Richard Ferrand, le nouveau Ministre
Ministre de la Cohésion des Territoires, Richard Ferrand va être l’interlocuteur des promoteurs. La FPI demande à ce que « le choc de l’offre » promis par le nouveau Président de la République se concrétise rapidement, d’autant que le secteur constitue un gisement de croissance et d’emplois potentiels. Au nom de la FPI, la présidente attire l’attention du nouveau Ministre, mais aussi de Bercy sur :
- La baisse de la fiscalité sur les plus-values de cession de terrain à bâtir constructible avec un abattement sur 3 ans de 50 %, 30 % et 25 %.
- La création d’un statut de bailleur privé professionnel.
- Un « fasttrack », procédure accélérée pour lutter contre les recours abusifs.
Bon à savoir
La FPI critique vivement la politique d’Emmanuel Macron de garder uniquement le patrimoine immobilier dans l’ISF. Cela décourageait les investisseurs et stigmatiserait l’immobilier. A suivre
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)