Immobilier neuf : un marché à deux vitesses

Elisabeth Lelogeais 08 oct 2015
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D'un côté, il y a la province qui tire son épingle du jeu tant au niveau de l’investissement locatif que de l’accession. De l'autre, l'Île-de-France qui reste à la traine surtout pour l'achat de résidences principales. Mais dans tous les cas, la reprise de l'immobilier neuf demeure fragile.

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Immobilier neuf : un marché à deux vitesses
L'attrait du logement neuf demeure mais diféremment selon les régions et selon l'achat visé, pour habiter ou pour investir. © homas Launois
Sommaire

L’immobilier neuf reprend peu à peu des couleurs. Il est vrai qu’il revient de loin, sauvé par un environnement favorable à une reprise :

  • Le dispositif Pinel, avec un nouveau zonage notamment pour les grandes métropoles et avec la possibilité de louer à un membre de sa famille, a séduit les investisseurs.
  • La TVA à 5,5 % dans les zones d’aménagement et de rénovation urbaine (Anru), soit 1 296 quartiers prioritaires.
  • Le développement du logement intermédiaire.
  • La réduction des procédures d’urbanisme et la limitation des recours abusifs.

Après 3 années de ventes inférieures à 90 000 unités, l’immobilier neuf se ressaisit et on peut espérer un atterrissage entre 94 000 et 100 000 unités, ce qui ne s’est pas produit depuis 2011 où les ventes se chiffraient à 105 000 unités ».

Alain Dinin, Président de Nexity

L’investissement locatif dope le marché immobilier du neuf

Au premier semestre 2015, un an après la loi Pinel, l’investissement locatif  attire de nouveau les investisseurs qui retrouvent le chemin de la pierre : + 54 % par rapport à la même époque l’année précédente. Finie la loi Duflot en la matière, terminé le risque de voir contrôler une seconde fois les loyers, ceux-ci étant déjà encadrés par un loyer fixé par zone et étant inférieur de 20 % au loyer pratiqué dans le secteur. Dans les grandes métropoles comme Lille, Lyon, Marseille et Montpellier, les investisseurs reviennent en force. De l’ordre de 46 % de plus qu’au premier semestre 2014 à la même époque chez Nexity, ce dernier étant particulièrement faible.

L’accession classique se contracte surtout en Île-de-France

Un peu partout, l’accession en résidence principale marque le pas. Et cela malgré des taux d’intérêt qui sont historiquement bas et contribuent à faire baisser le coût de l’achat. En régions, l’accession se ralentit mais dans des proportions moindres, le prêt à taux zéro trouvant sa pleine efficacité. En revanche, en Île-de-France, le PTZ se trouve confronté à une restriction de l’enveloppe par ménage.

Dans l’agglomération parisienne, la baisse de l’enveloppe du PTZ en zone A et A bis qui pouvait représenter près de 15 000 € et servir d’apport personnel, fragilise l’accédant ».

Jean Philippe Ruggieri, directeur général immobilier résidentiel Nexity  

Des acheteurs prudents dans un environnement complexe

Le moral des français est calqué sur celui de l’économie. Il montre, selon un sondage Ifop/Nexity existant depuis 2008,  un manque d’enthousiasme qui se reflète dans le logement. Avec des intentions d’achat à hauteur de 12 % qui divergent selon les catégories sociales et les âges :

  • 27 % chez les cadres supérieurs
  • 24 % chez des locataires du secteur privé
  • 22 % chez des jeunes de 25 à 34 ans

Le besoin de se loger reste la motivation principale de l’achat. Mais face à un avenir incertain, une grande majorité préfère rester dans les lieux où ils habitent. Sans compter que les moyens financiers malgré la baisse des taux d’intérêts ne permettent pas forcément un changement de logement ».

Brice Teinturier, directeur général  délégué Ipsos

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