Investir en Nouvelle-Aquitaine : le bord de mer attractif malgré la crise du neuf

Le marché du neuf semble continuer sa dégradation au niveau national, selon les chiffres du baromètre FPI : au 2^e trimestre 2025, on relève 21 917 logements réservés, soit un recul de 16,6 % en un an.

Le segment des résidences principales ou secondaires connaît une chute similaire avec 12 590 unités vendues, en baisse de 16,9 %. Mais surtout, l’investissement locatif privé s’effondre, avec des ventes aux investisseurs particuliers qui déclinent fortement depuis la suppression du dispositif Pinel.

Par ailleurs, l’offre de logements neufs montre des signaux contradictoires : les mises en vente remontent légèrement (+ 4,3 %) à 17 390 unités, mais restent très en dessous de la moyenne pluriannuelle.

Enfin, sur les prix : malgré la baisse des ventes, les prix du neuf ne baissent pas mécaniquement : ils restent élevés, en partie à cause de la rareté du foncier littoral et des coûts de construction.

Pour un investisseur qui cible le bord de mer de la Nouvelle-Aquitaine, la situation est double.

• Prix élevés : le littoral, par nature, souffre d’une tension foncière ; construire en bord de mer coûte cher, ce qui limite la capacité des promoteurs à baisser les prix, même en contexte de crise du volume.
• Liquidité réduite : vendre ou relouer un bien neuf sur la côte peut devenir plus compliqué si la demande se contracte ou se transforme (moins d’acheteurs-investisseurs).
• Cadre réglementaire déterminant : la FPI insiste sur la nécessité d’un statut de bailleur privé pour relancer l’investissement locatif. Sans cela, certains projets, notamment sur le littoral, risquent de stagner.

Malgré les tensions, certaines communes du littoral de Nouvelle-Aquitaine conservent un fort potentiel :

• La Rochelle (Charente-Maritime) : ville particulièrement dynamique avec une demande locative croisée (locataires saisonniers, étudiants, résidents). Le neuf y reste attractif, notamment pour des programmes bien situés. Le dynamisme économique et touristique renforce la viabilité d’un investissement à long terme.
• Royan (Charente-Maritime) : station balnéaire équilibrée, Royan combine attractivité familiale et touristique. Le prix au m² y est souvent plus modéré que dans les « stars » du littoral, mais la demande locative saisonnière peut soutenir la rentabilité.
• Arcachon / bassin d’Arcachon (Gironde) : zone très recherchée ; des programmes neufs sont proposés dans cette partie du littoral et la rareté foncière ajoute une prime patrimoniale. Pour un investisseur patrimonial, le bassin présente un potentiel de valorisation sur le long terme, même si les prix d’entrée sont élevés.
• Lacanau (Gironde) : cette ville bénéficie d’un fort attrait pour les résidences secondaires et les séjours de bord de mer. Un investissement neuf bien pensé (emplacement, durabilité) peut être pertinent, surtout dans l’optique où des mesures de protections et d’aménagements du littoral sont anticipés.

Pour investir judicieusement dans le neuf en bord de mer et en Nouvelle-Aquitaine aujourd’hui, il faut repenser sa stratégie.

• Privilégier des biens « raisonnables » : viser des programmes neufs dans des villes comme Royan ou La Rochelle, où le ticket d’entrée peut être plus accessible que dans les stations ultra-prisées du bassin d’Arcachon.
• Penser long terme : en l’absence d’un fort relais d’investisseurs privés, miser sur la valorisation patrimoniale ou la location saisonnière peut être une bonne stratégie, à envisager avec l’aide d’un professionnel de l’immobilier.
• Sélectionner des promoteurs solides : privilégier des projets bien montés avec des logements de qualité et des promoteurs reconnus, permettant de limiter les risques dans un marché tendu.
• Surveiller la réglementation : l’issue des débats parlementaires et des évolutions réglementaires fréquentes peuvent changer la donne. Suivre l’actualité législative peut être clé pour anticiper une relance de l’investissement locatif.