À l’occasion de la tenue des PropTech Digital days, nous nous sommes intéressés aux futurs acheteurs du marché de l’immobilier neuf en ces temps de crise sanitaire. Qui sont-ils ? Leurs exigences ont-elles évolué ? Leur capital confiance a-t-il été entamé par le Covid ? L’offre est-elle au niveau de leur demande ? Découvrez-le.
Des acheteurs d’un bien neuf dont le profil n’a que peu évolué
Il est intéressant de constater que, dans un monde en mouvement et malgré un contexte chaotique marqué par la crise sanitaire, le profil de l’acquéreur potentiel d’un bien immobilier neuf reste stable. « L’étude que nous avons réalisée auprès de 4 000 porteurs de projet nous apprend que dans le neuf, 52 % des acheteurs sont des primo-accédants » fait remarquer Sarah Bois, Directrice des marchés neuf et construire du groupe SeLoger. Il ressort de cette même étude qu’un peu plus d’⅓ (35 %) des acquéreurs potentiels interrogés ont déjà prévu d’orienter leurs recherches vers le neuf. À titre de comparaison, la proportion de futurs acheteurs en quête d’un bien neuf enregistre une hausse de 17 % par rapport à septembre 2020. Enfin, « ⅔ des porteurs de projets hésitent encore entre acheter dans le neuf ou dans l’ancien » ajoute Sarah Bois.
« Le profil des acquéreurs d’un logement neuf est resté le même, avec notamment 52 % de primo-accédants, mais leurs critères de recherche ont évolué »
Sarah Bois, Directrice des marchés neuf et construire du groupe SeLoger
Dans le neuf, les critères de recherche font peau neuve !
Si les caractéristiques de l’acheteur d’un bien immobilier neuf n’ont que peu évolué par rapport à ce qu’il est désormais convenu d’appeler la période pré-Covid, les critères de recherche, quant à eux, ont fait comme le virus : ils ont muté ! « Les acheteurs recherchent de plus de plus de maisons » indique Sarah Bois, Directrice des marchés neuf et construire du groupe SeLoger. Selon l’étude SeLoger, dans le neuf, ce sont ainsi 41 % des porteurs d’un projet d’achat d’un bien immobilier neuf qui déclarent rechercher une maison. Si l’on observe l’audience, on constate que la demande pour les maisons accuse plus de 9 % d’augmentation, passant de 42 % pré-confinement à 46 % après la survenance de la crise sanitaire sur le site SeLoger et de 53 % à 58 % sur le site Logic-immo.
Les maisons et les extérieurs ont la cote
De la même façon que la crise sanitaire a rehaussé l’attractivité des maisons, elle a également contribué à donner un coup de projecteur aux espaces extérieurs. Longtemps considérés comme accessoires, les extérieurs (balcons, jardins, terrasses) sont désormais essentiels. « Notre étude montre que ce sont 36 % des acheteurs - neufs ou indécis - qui font de la présence d’un extérieur un critère essentiel » précise Sarah Bois, laquelle ajoute que « sur nos sites, la part de recherches de biens avec jardin ou terrasse a augmenté de façon conséquente depuis le premier confinement ». Enfin, le regain de popularité dont bénéficient les maisons fait que, mécaniquement, les grandes surfaces sont également plus recherchées par les porteurs de projets qu'elles ne l'étaient avant la crise.
« Le Covid a davantage accéléré certaines tendances (qualité de vie, présence d’un extérieur, végétalisation…) qu’il ne les a réellement révélées »
Jean-Jacques Toulgouat, Président de Vinci Immobilier
Dans le neuf, 1 futur acheteur sur 2 cible une petite ville
S’il est encore trop tôt pour parler de véritable exode urbain, force est tout de même de reconnaître que la crise sanitaire semble booster le pouvoir d’attraction des petites villes, alors même qu’avant le premier confinement, celles-ci tendaient - métropolisation de la croissance oblige ! - à se vider au profit des grandes. « Notre étude montre que 46 % des acheteurs d’un bien neuf déclarent prospecter une agglomération de moins de 20 000 habitants » indique Sarah Bois, Directrice des marchés neuf et construire du groupe SeLoger, qui ajoute que « ce chiffre est en hausse de 31 points par rapport à mai 2020 ». Aussi surprenante cette appétence des citadins pour les petites villes puisse-t-elle paraître, elle fait suite à l’évolution des critères de recherche des futurs acheteurs. « Tout est lié car si les acquéreurs sont plus nombreux à rechercher des maisons, d’une surface conséquente et idéalement dotées d’un extérieur, c’est dans les petites villes qu’ils auront le plus de chances de les trouver. D’autant que l’essor du télétravail rend possible cette délocalisation ». Rien d’étonnant, donc, à ce que le critère de la connectivité revête de plus en plus d'importance aux yeux des acheteurs d’un logement neuf.
Les acquéreurs d’un bien neuf ont un moral d’acier !
En dépit de la précarisation qu’a initiée la crise sanitaire, la confiance est toujours de mise chez les porteurs de projets immobiliers. D’après l’étude SeLoger, 46 % des acheteurs - neufs ou indécis - estiment, en effet, que c’est le bon moment pour acheter. « On peut donc dire que le contexte économique et sanitaire ne fait finalement pas s’éroder, à l’échelle individuelle, la confiance des porteurs de projets immobiliers » précise Sarah Bois. De plus, les ¾ (73 %) des investisseurs considèrent même que l’immobilier est une valeur sûre de placement depuis la crise.
Logements neufs : il n’y en aura pas pour tout le monde…
Plus encore que le marché de l’ancien, le marché de l’immobilier neuf se caractérise par une offre pénurique et qui peine à se reconstituer. « Nous constatons que le marché du neuf est réellement sous tension avec d’un côté, une offre qui se raréfie et de l’autre, une demande qui augmente. Alors que l’on recense ⅓ de nouveaux logements en moins sur le marché en 2020 par rapport à 2019 (- 33,2 % sur les mises en vente / Source : FPI), le trafic sur nos sites dédiés à l'immobilier neuf enregistre 25 % de hausse depuis le premier confinement » explique Sarah Bois, Directrice des marchés neuf et construire du groupe SeLoger. C’est donc peu dire que le marché de l’immobilier neuf est sous tension.
« Sur trois ans, nous accusons une baisse des permis de construire de plus de 120 000 logements »
Christian Terrassoux, Président FPI France
Des prix qui restent stables malgré des disparités régionales
Face à une demande qui explose, le manque d’offre entraîne - par en effet cascadant - une tension sur les prix de vente des logements neufs. Selon nos données, le prix moyen au m² d’un logement neuf atteint 4 906 € au terme de 5 % de progression annuelle. « Sur les prix de nos annonces, le marché reste stable au niveau national mais l'on note tout de même des disparités régionales avec, par exemple, la Bretagne où les prix des biens neufs augmentent de 9 % sur 1 an » précise Sarah Bois.
Pouvez-vous nous préciser pourquoi ? (facultatif)