Le marché de l'immobilier neuf en France traverse une période de profonde transformation, marquée par des ajustements significatifs des prix et des taux d'intérêt. Alors que certains dispositifs fiscaux, tels que la loi Pinel, s'apprêtent à disparaître, les promoteurs multiplient les offres commerciales pour écouler leurs stocks. Dans ce contexte, une analyse détaillée des tendances actuelles, mise en lumière par le baromètre semestriel d’Empruntis, en partenariat avec Trouver-un-logement-neuf.com, permet de mieux comprendre les dynamiques à l’œuvre.
Une baisse des prix dans la majorité des grandes villes
La baisse des prix constitue une tendance dominante dans le marché de l'immobilier neuf, notamment dans des villes comme Bordeaux, Lille, Nantes, Marseille, et Strasbourg. À Bordeaux, la diminution est particulièrement marquée, avec une baisse moyenne de 19 %, ce qui équivaut à une économie de 55 200 € pour l’achat d’un trois pièces. Cette chute des prix de l'immobilier neuf illustre un ajustement majeur, visant à rendre les biens neufs plus accessibles aux ménages, dans un contexte de pouvoir d'achat immobilier contraint.
D’autres métropoles enregistrent également des baisses notables :
- Nantes : -7,3 %
- Marseille : -9,3 %
- Strasbourg : -11,4 %
- Lille : -16,1 %
À Paris, les prix sont en recul de 26 %. Toutefois, cette évolution doit être nuancée par la rareté des biens disponibles dans les arrondissements périphériques et la fin de programmes spécifiques.
Des villes qui résistent à la baisse des prix
Contrairement à la tendance générale, certaines villes affichent une hausse des prix. Nice se démarque avec une augmentation de 7,6 %, soutenue par une offre restreinte et des programmes haut de gamme, qui ont un effet sur les moyennes. La Côte d’Azur, majoritairement tournée vers les résidences secondaires, reste un marché spécifique, moins impacté par la hausse des taux d’intérêt.
Dans d’autres agglomérations, la hausse est plus modérée, comme à :
- Toulouse : +2,5 %
- Lyon : +1 %
Ces augmentations témoignent d’une demande localisée et d’un ajustement moindre dans ces marchés spécifiques.
La baisse des prix « témoigne d’un ajustement majeur du marché du neuf dans la capitale girondine. Il s’agit d’un retour à des niveaux de prix plus en adéquation avec la réalité économique et la capacité de solvabilisation des ménages », indique l’étude d’Empruntis et Trouver-un-logement-neuf.com.
Une conjoncture favorable, grâce à des taux d’intérêt en baisse
Les perspectives offertes par la récente baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne (BCE) favorisent le marché immobilier neuf. En octobre 2024, les taux sur 20 ans oscillent entre 3,45 % et 3,55 %, une diminution significative depuis mars 2024. Ces conditions profitent à la primo-accession, encouragée par des stratégies bancaires avantageuses telles que :
- des décotes importantes sur les grilles de taux (jusqu’à 60 points de base),
- un allongement de la durée des prêts,
- des enveloppes à taux zéro pour les primo-accédants.
Cette politique, plus accommodante envers les logements économes en énergie, renforce également l'attractivité du neuf, aligné sur les exigences de la RE2020.
Les mensualités en baisse dans la plupart des grandes villes
Les ajustements de prix et de taux se traduisent par une diminution des mensualités sur 20 ans dans 9 des 10 plus grandes villes étudiées :
- Paris : 3 746 € (-26 %)
- Bordeaux : 1 741 € (-19 %)
- Lille : 1 742 € (-16,1 %)
- Strasbourg : 1 714 € (-11,4 %)
- Marseille : 1 817 € (-9,3 %)
- Nantes : 1 836 € (-7,3 %)
- Montpellier : 1 776 € (-7,3 %)
- Lyon : 2 341 € (-2,7 %)
- Toulouse : 1 746 € (-1 %)
Seule Nice présente une hausse des mensualités (+3,7 %), avec une moyenne de 2 525 €, illustrant la spécificité de son marché.
Vers une reconfiguration du marché pour 2025
Avec l’entrée en vigueur des normes RE2020 en 2025, le marché pourrait connaître un rebond des prix. La nécessité d’intégrer des innovations technologiques dans la construction pour répondre aux exigences environnementales entraînera des coûts supplémentaires. Cependant, la fin de la loi Pinel pousse à court terme les promoteurs à ajuster leurs offres pour écouler les stocks restants, favorisant ainsi les opportunités pour les acheteurs.
Les prochaines mesures gouvernementales, comme l’élargissement du prêt à taux zéro à tout le territoire et son extension aux maisons individuelles, pourraient également redéfinir les conditions du marché immobilier neuf. Cela toucherait alors plus particulièrement des villes comme Bordeaux, où le neuf devient plus compétitif que l’ancien, une fois les coûts globaux pris en compte.
Avec la disparition du Pinel au 31 décembre 2024, on relève une fenêtre de tir avantageuse pour les acquéreurs, qui peuvent profiter de logements neufs à des prix largement diminués, car les promoteurs doivent libérer leur stock.
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