Au 2e trimestre 2018, les ventes des logements neufs restent satisfaisantes. En revanche, face à une demande globalement forte, l’offre est encore trop contrainte, en raison d'un manque de stock et de nouveaux projets.
Logement neuf : un renouvellement insuffisant de l’offre
Moins alimenté par de nouveaux projets, le stock des logements neufs disponibles à la vente progresse légèrement mais reste trop faible pour répondre à une forte demande. Ainsi, l’offre commerciale des promoteurs ne représente qu’un peu plus de 10 mois de commercialisation, quand on estime que 12 mois traduisent un marché équilibré. Selon Alexandra François-Cuxac, « les promoteurs voudraient pouvoir produire davantage pour mieux satisfaire la demande (…) mais ils constatent aujourd’hui que la baisse des autorisations de construire de 15 % cet été, la hausse des prix de construction et les recours sur les permis délivrés réduisent leur capacité à mettre des logements en chantier ». Conséquence, les mises en vente du 2e trimestre 2018, si elles restent à un niveau élevé (33 448), confirment leur nette baisse du 1er trimestre (- 10,4 %). Cette baisse est particulièrement marquée dans certains territoires parmi les plus tendus : - 40 % en Nouvelle Aquitaine, - 45 % à Lyon, - 70 % à Strasbourg et - 15 % en Île-de-France.
L’attentisme sur l’investissement locatif et les ventes en bloc ne doit pas masquer le fait que la demande des ménages reste forte, ce qui maintient les ventes à un niveau élevé comparable à ceux de 2016 et 2017 »
Alexandra François-Cuxac, Présidente de la FPI.
Le marché de l’accession à la propriété en hausse de 10 %
Malgré le manque de stock, le marché du logement neuf reste très dynamique. Ainsi, selon les chiffres de l’observatoire de la Fédération des Promoteurs Immobiliers (FPI), au 2e trimestre 2018, les réservations des logements neufs restent nombreuses (40 686 logements), soit une progression par rapport au 2e trimestre 2017 (+ 1,4 %). Sur le premier semestre, elles baissent en revanche de 4 %, mais restent à un niveau élevé (72 180 unités). Les ventes répondent d’abord à une forte demande des ménages, avec environ 33 000 ventes au détail sur trois mois. On constate en particulier une bonne tenue du marché de l’accession à la propriété (+ 10,3 % par rapport au 2e trimestre de 2017, + 5,6 % sur le premier semestre) grâce à des taux bas et au maintien des aides publiques en zones tendues. En revanche, l’investissement locatif fléchit (- 3,4 % par rapport au second trimestre 2017), car si le dispositif Pinel reste attractif, plusieurs facteurs, comme le prélèvement à la source, créent une forme d’incertitude et d’attentisme.
Les prix restent stables sur les 3 derniers mois
Concernant les prix des logements neufs, ils sont restés stables au cours des derniers mois. Selon le baromètre LPI-SeLoger, sur les trois derniers mois, ils n’ont augmenté que de 0,1 %. Sur le marché des appartements, la hausse trimestrielle n’a été que de 0,2 %. Du côté des maisons, leurs prix ont certes baissé mais le recul se limite à 0,6 %. Globalement, si les prix tendent à marquer le pas sur le trimestre, sur l’année, ils perdent de la vitesse. « L’affaiblissement du rythme annuel de progression des prix se renforce depuis le début de l’année » constate Michel Mouillart, porte-parole du baromètre. Depuis décembre 2017, ce sont ainsi 0,8 % de hausse qui ont été perdus (2,5 % contre 3,3 %). Ce sont les maisons qui sont le plus fortement impactées : si elles affichent une hausse annuelle de 4 %, rappelons qu'en décembre 2017, elles coûtaient 5,6 % plus cher à l’achat qu’en décembre 2016. En ce qui concerne les appartements, ils s’en tirent mieux, avec + 2,2 % de hausse annuelle à l’été 2018 contre 2,9 % à l’hiver 2017.
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