Le mode de calcul des statistiques mensuelles du nombre de permis de construire et de construction de logements vient tout juste de changer, engendrant une sensible hausse des constructions.
180 000 nouveaux logements en 4 ans
Les statistiques mensuelles de permis de construire et de mises en chantier de logements, publiées par le ministère, vont en étonner plus d’un. En effet, plus de 180 000 logements ont été ajoutés aux mises en chantier officielles des quatre années précédentes. Ces nouveaux chiffres sont dus à une réforme du mode de calcul du ministère entrée en vigueur à l’occasion de la parution des chiffres du mois de janvier.
Chiffres clés
Avec ce nouveau mode de calcul, les statistiques passent donc, pour l’année précédente, de 298 000 mises en chantiers totales dont 266 500 logements neufs, à 356 000 logements.
Ainsi, 1 500 mises en chantier ont été ajoutées aux chiffres officiels de 2011, plus de 52 000 à ceux de 2012, presque 70 000 à 2013 et 58 600 à 2014. La crise de la construction serait donc moins importante que prévue. Ainsi, 2001 est la dernière année où l’on peut trouver (dans les nouveaux indicateurs) une révision à la baisse des mises en chantier précédemment publiées (excepté en 2008, année de la crise).
Une méthode loin de faire l'unanimité mais plus fiable selon le gouvernement
Du côté du ministère, on précise que les nouveaux indicateurs permettent de gagner en fiabilité. Cependant, l’ampleur de ce chantier de correction ne va pas manquer de faire polémique. Certains politiques commencent à se demander si cette nouvelle méthode de calcul n'a pas été créée dans le but d'atteindre l’objectif de François Hollande, qui souhaitait, dans sa campagne électorale, atteindre les 500 000 logements mis en chantier annuellement.
J’aimerais qu’on m’explique comment il se fait que pour 2011 (sous Nicolas Sarkozy), les statistiques ont été corrigées à la hausse de seulement 1 500 logements alors qu’on a rajouté 180 000 logements à partir de 2012, une fois la gauche au pouvoir ».
Benoist Apparu, député UMP et ex-ministre du Logement (Source : Les Echos)
Les promoteurs, eux, semblent perplexes. François Payelle, président de la fédération des promoteurs immobiliers (FPI), se demande qui sont les maitres d’ouvrage des constructions qui ont été ajoutées, sachant qu’en comptant les promoteurs, les constructeurs de maisons individuelles et les organismes HLM, en 2013 comme en 2014, le marché du logement neuf était d’environ 300 000 ventes et agréments (pour les HLM).
Des permis de construire « dans la nature »
Le nombre octroyé de permis de construire varie très peu avec les nouveaux indicateurs, contrairement à celui des mises en chantier, obligatoire mais qui a pourtant toujours été hasardeux. A partir de 2007 (année de la réforme du droit des sols), le problème s’est amplifié, le service statistique du ministère s’est trouvé confronté à un stock grandissant de permis de construire « dans la nature », dont on ne savait pas l'état (annulé ou mis en chantier). C’est dans ce cas précis que ces nouveaux indicateurs trouvent leur utilité.
Le suivi des mises en chantier ne se fait plus par recensement de données remontées, mais par calcul, sur la base du stock de permis et de paramètres conjoncturels (la conjoncture économique,…). Des enquêtes annuelles seront réalisées afin d’ajuster les résultats. Néanmoins, il n’y aura pas de véritable recensement, alors que celui-ci permettrait d’obtenir une plus grande précision.
Les points clés à retenir
- Plus de 180 000 logements ajoutés aux mises en chantier officielles des 4 années précédentes.
- Des enquêtes annuelles seront réalisées pour avoir des chiffres plus précis.
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