Une maison pour moins de 100 000 €, c'est possible ?

Après plusieurs années marquées par une forte inflation dans le secteur du bâtiment, l’année 2025 pourrait bien sonner le retour des maisons très économiques. Selon certains experts du financement immobilier, l’évolution du marché, combinée à la baisse progressive des taux d’intérêt, relance les projets autour de la maison neuve à budget réduit.

Des constructeurs, comme Maisons MCA ou Batisoft par exemple, observent un regain d’intérêt pour les modèles les plus compacts et les plus accessibles. Il faut dire que pour beaucoup de ménages, notamment les primo-accédants, l’enveloppe budgétaire maximale reste sous la barre des 150 000 €, voire 100 000 € dans certaines zones rurales.

Pour proposer des maisons neuves à un tarif aussi bas, les constructeurs misent sur des modèles standardisés, avec une surface optimisée, souvent comprise entre 60 et 90 m². La configuration est généralement simple : une maison de plain-pied, trois pièces, avec peu de personnalisation possible. Cette approche permet de rationaliser les coûts de production tout en maintenant une qualité conforme aux normes en vigueur (RE2020 notamment).

Certains plans de maisons sont désormais conçus pour répondre à une logique de coût au m² très compétitif, en utilisant des matériaux abordables, en limitant les équipements coûteux et en réduisant le temps de chantier.

Par exemple, une maison de 70 m² avec deux chambres et un séjour-cuisine peut être proposée autour de 95 000 €, hors terrain.

Construire pour moins de 100 000 € implique bien souvent que ce prix ne comprend que la maison. Le coût du terrain reste donc un facteur déterminant. Pour tenir un budget global modeste, il faut généralement se tourner vers des parcelles situées dans des zones rurales ou périurbaines, où le prix du m² reste bas.

Dans certaines régions de Nouvelle-Aquitaine, de l’Occitanie ou encore du Grand Est, il est encore possible de trouver des terrains à moins de 30 €/m². Sur une parcelle de 400 m², cela représente un coût autour de 12 000 €, ce qui permet d’envisager un projet complet sous la barre des 120 000 €, en comptant les frais annexes.

L’attrait pour les maisons plus petites, moins chères et moins énergivores s’explique aussi par une évolution des attentes. Le télétravail, le besoin d’espace extérieur et l’envie de simplicité encouragent les foyers à envisager des constructions plus sobres, mais confortables.

Certaines familles font aussi le choix de construire petit aujourd’hui, en prévoyant des extensions futures. D’autres optent pour des maisons prêtes à habiter mais évolutives, conçues pour accueillir ultérieurement une véranda, une pièce supplémentaire ou un garage.

Même pour un projet à 100 000 €, les aides au financement peuvent faire la différence. Le prêt à taux zéro (PTZ), par exemple, reste accessible sous conditions de ressources pour les primo-accédants. Il permet de financer une partie de la construction sans intérêt, ce qui allège considérablement l’effort mensuel. Cet emprunt peut financer jusqu’à 50 % de l’opération, dans la limite de 132 000 €, ce qui peut nettement faciliter un projet de logement neuf.

En complément, certaines collectivités locales proposent des aides spécifiques à l’accession, notamment dans les zones rurales où les communes cherchent à attirer de nouveaux habitants. Une commune peut, par exemple, céder un terrain à prix réduit ou offrir une exonération de taxe foncière sur plusieurs années.

Acheter une maison pour moins de 100 000 € est un projet qui, aussi attractif soit-il, implique néanmoins quelques compromis. Les prestations sont souvent limitées à l’essentiel : pas de garage, de prestations haut de gamme ou de grande modularité. De plus, les frais annexes comme le raccordement aux réseaux, les aménagements extérieurs ou les taxes peuvent vite représenter un surcoût non négligeable.

Par ailleurs, il faut s’assurer de la fiabilité du constructeur et bien encadrer le projet avec des garanties solides (garantie décennale, assurance dommages-ouvrage, etc.).